Thursday, December 31, 2009

Jacques Bertin - Des Mains


Translated to English here.

Des mains pour partir au long cours
comme des cheveux ou comme la vie
De belles mains sur la page ou la peau
De belles mains des mains de noblesse
Des mains comme sont toutes les mains

Des mains comme des veilleuses
dans l'ombre naissant allant et venant
des mains de lingères
Des mains comme veillant les mains de mères

Des mains qui creusent des sillons dans la vie sans ombre
des mains aveuglément qui suivent une passion
Des mains pour bâtir la maison comme mon père
Des mains comme des foules de mains qui viennent me donner la main

Des mains comme des foules de mains appelant l'espoir et l'eau vive
Des mains comme des troupeaux de mains longeant la rive
et t'accueillant dans ton lendemain sans limite

Des mains traçant les signes du pardon
et puis se cherchant comme des paroles d'abandon
Des mains comme des voiles pour partir loin
Des mains comme des voiles pour partir loin, loin
Avec des yeux d'enfant dans l'horizon loin, loin
Des mains pour mon amour loin
Des mains pour ramener l'amour à la raison
Et le vagabond à la maison

Wednesday, December 30, 2009

Jean-Baptise Lully - Le Triomphe de l'amour

Also pictured in "Le Roi Danse" (de G. Corbiau)

Tuesday, December 29, 2009

Serge Reggiani - Et puis


Translated to English here.

Et puis...et j'allais dire déjà
L'enfance se fait lointaine
Comme un pays d'où l'on s'en va
Je ne vois plus qu'à peine le rivage
Mon amour, mon amour

Avec toi, j'appareille alors
Pour autre part, pour autre chose à bord
de ma quarantaine
Et je t'emmène
là bas dans une image

Je t'aime, toi
Qui ne sera jamais une grande personne
Ne me quitte jamais
Je t'aime.

Et puis...comme on va en province
Quand on aura fait la vie
nous irons à la soixantaine
Dans la maison que j'aime
en provence
Mon amour, mon amour.

Nous aurons fait l'amour et puis
D'autres garçons bien avant les vieux jours
Et les vieilles nuits
Si tu es sage,
tu auras des images

Je t'aime, toi
Qui ne sera jamais une grande personne
Ne me quitte jamais
Je t'aime.

Et puis, mais ce n'est pas demain
Il faudra que le soir vienne
Je m'en irai sur le chemin
Où nous attends la chienne
un par un
mon amour, mon amour

Quand je serai dans les nuages
C'est autre part, c'est autre chose encore
mais sans toi tu sais
Je serai seul, là bas
dans l'autre image

Je t'aime, moi
Qui ne serai jamais une grande personne
Ne me quitte jamais
Je t'aime.

Sunday, December 27, 2009

Demis Roussos - We Shall Dance


We shall dance, we shall dance
The day we get a chance
To pay off all the violins of the ball

We shall dance, we shall dance
The day we get a chance
To get a dime to buy back our souls

We shall dance, we shall sing My dear love, O my spring
My love good days will come
You'll see the corn will grow in spring
My spring time
My spring time

We shall dance, we shall dance
The day we get a chance
To pay off all the violins of the ball

We shall dance, we shall stay
With the children at play
Lord I swear when the time comes, we'll pray

We shall dance, we shall sing
My dear love, O my spring
My love you'll have a house
With roof and walls
Fire with coal
My soul, my soul

We shall dance, we shall dance
The day we get a chance
To pay off all the violins of the ball

We shall dance, we shall stay
With the children at play
Lord I swear when the time comes, we'll pray

Monday, December 14, 2009

Jacques Bertin - Colline


Translated to English here.

C'était juste pendant les très grandes chaleurs cette année là où nous cherchions à nouveau un logement.
En attendant nous étions chez une amie qui était belle mais nous ne faisions pas l'amour et sans doute c'était à cause du temps
Ou c'était que nous n'étions pas chez nous et tu t'étonnais de cela.
Mais je savais que l'homme est une mécanique plus fragile
Que les appareils compliqués qu'on voit dans les musées silencieux et qui oscillent sans un bruit et sont mystérieusement utiles.

Tu venais juste de reprendre le travail et tu avais du mal.
Nous étions de passage chez Colline qui était belle.
Parfois nous la surprenions nue et nous la regardions
avec amour dans son sommeil et tout trois nous nous aimions bien.
Mais nous ne faisions pas l'amour et par timidité peut-être
parce que cela aurait remis en route quelque part une de ces machines éteintes.
Pourtant nous nous aimions, les choses sont si simples et ces machines qu'on dérèglent pour un rien sont sans complication.

Je ne sais Oh je ne sais pourquoi j'écris tout cela.
Pour tendre un filet à travers ma vie qui m'entraine.
Il faisait dans l'appartement une chaleur, on ne respirait plus, nous étions dans une parenthèse élevée d'un immeuble de notre vie.

Un jour, je me dis, que peut-être nous aurons enfin une maison, je ne comprends pas ces gens qui peuvent s'installer n'importe où, quand je cherche inlassablement avec la tête fermée que tu connais l'endroit où je retrouverai mon enfance.

Sur la pointe de l'île entre les deux bras et les années qui passent je les verrai venir et se mêler à mon passé, comme dans les tourbillons de la Loire, l'eau et ensuite l'eau paraisseusement va mourir dans les sables.

Crois-tu qu'un jour nous aurons réellement une maison?
Avec une bonne amie et nous saurons avoir la force de nous aimer.
Nous l'aimerons sans peur, souviens-t-en, ce sera bien plus beau et plus pur qu'un couple même comme nous deux.

Ce sera comme une prairie dans la partie ombragée de l'été, vers le soir.
Tu n'auras pas peur de l'orage et ni surtout de toi même.
Dans l'herbe on aura disposé ces machines inutiles des musées avec des balanciers, des contrepoids, des rouages de cuivre, des roulements.

Et il y flottera une de ces chansons mélodiques que chantaient nos parents, Ô dis, crois-tu que nous serons capable de cette fête, souviens-t-en.

Dominique A - La mémoire neuve


Translated to English here.

Ma mémoire m'a
M'a déserté
Enfin je vais profiter
De tout sans rien
En regretter
Affranchi le lendemain
Du souvenir

Fatalement ça
N'a pas duré
La mémoire m'est revenue mais
J'eus l'intuition que ça n'était
Pas la mienne que je retrouvais

A mesure que me gagnaient
Quelques souvenirs je doutais
Qu'ils m'aient un jour appartenu
Eux qui défilaient sans parler

Mais comme ils pesaient
Moins que rien
Et que cette mémoire n'avait
Nulle trace de jour faste ou mauvais
A merveille elle me conviendrait

Moi qui la croyait calme
Au moment où elle s'accrochait
A moi je crus qu'elle saurait m'épargner
Les rancoeurs et le vin mauvais

Et aujourd'hui j'accuse
Encore le coup, elle m'a bien eu
Elle m'a bien sûr depuis tout dévoilé
Du passé lourd qui m'incombait

Ma vraie mémoire
Reparaîtrait
Elle rirait bien fort de moi

L'autre en tous cas
Bien arrimée
Parraine chacun de mes pas
Et je ne me reconnais pas
Le dos courbe et les yeux baissés
Ces yeux qui balaient le plancher
Sans doute pour la première fois