Thursday, December 29, 2011

Jacques Bertin - La Lampe du Tableau de Bord


LA LAMPE DU TABLEAU DE BORD par SERGIOF42
Translated to English here.

La Lampe du Tableau de bord c'est mon étoile du nord je vais très loin
auprès de moi, tu dors ou je suis seul ou tu me parles mais si loin
Je ne sais plus que les Gauloises avec les allumettes et le silence
Je ne sais pas où je t'emmène où nous arriverons
Je ne sais pas, j'ai avec moi toute ma nuit, ma peur
Toutes les filles que j'aimais, tous les amis perdus, la route est longue.
Mon amour. Mon amour. Il est toujours très tard et c'est toujours la nuit qui tombe.

Je fonce dans le noir avec de loin en loin l'appel des phares, les amis.
Mon amour la nuit glisse, il n'y a plus personne sur la route que la pluie.
J'ai oublié la carte, je ne sais jamais les règles du jeu mais qu'importe?
Je ne sais pas où je t'emmène où nous arriverons.
Je ne sais pas, j'ai avec moi toute ma nuit ma peur.
Le pleur des veuves immobiles au coin de leur maison, la route est longue.
Mon amour. Mon amour. Il est toujours très tard et c'est toujours la nuit qui tombe.

Une folle accouru vers moi les bras très blancs, le visage de chien.
Et j'ai vu de grands désespoirs d'enfants qui venaient boire dans mes mains.
Les femmes traquées dans les alcoves se taisent et s'inquiètent.
Je ne sais pas où je t'emmène où nous arriverons.
Je ne sais pas, j'ai avec moi toute ma nuit ma peur.
Dans les phares, j'ai cloué l'appel d'un christ inconnu, la route est longue.
Mon amour. Mon amour. Il est toujours très tard et c'est toujours la nuit qui tombe.

Un matin, nous arriverons, réveilles toi, dans un café glacé, un village désert
Il y'a des sanglots, des rêves sur les prés abandonnés, la vie des gens.
Des enfants qui vont à l'école et l'écharpe nouée des amitiées qui s'envolent.
Je ne sais pas si c'est le jour ou le ciel ou la vie.
Je ne sais pas, il fait grand clair et je m'en vais dormir.
Il ne me reste rien que mon amour tout fatigué tout triste.
Et quelque chose mais si peu un lièvre roux qui courait dans les phares.

Agent Double/ The Breach

Je suis assez perplexe après la vision de ce film (certes pas tout récent). Déjà le sujet du film en lui même me pose problème, un film sur la découverte d'un gars du FBI qui tuyaute les russes depuis des années. Un jeu arriviste va le faire tomber. Aucun suspens vu qu'on connait la fin dès les premières minutes. Aucune technique je dirais non plus vu que le travail musical et de caméra est assez mauvais (pas au point de "Contagion" qui est une catastrophe).
Pire le sujet en lui même est dérangeant, est-ce une accusation? de qui? de l'Amérique pour s'être focaliser sur un espion interne qui a somme toute fait des dégâts limités et ne servait plus à grand chose après la chute du communisme plutôt que sur des terroristes? De l'espion en lui même? Certes des hommes sont morts à cause de lui, certes il a couté des sous mais en même temps le film laisse clairement entendre qu'il avait raison et que c'est l'immobilisme et l'incompétence de ses supérieurs qui l'ont mené à cette extrémité (mais comme le film le dit "la raison importe peu"). Mais quel était l'intérêt du film d'en faire un pervers sexuel et un bigot? réalité des faits? (ah bon?) et puis pervers reste un bien grand mot dans son cas, dérangé probablement. Enfin bref le film danse sur un pieds puis sur l'autre, peut-être le jeune acteur est-il trop mauvais pour faire un héro crédible mais au final on a l'impression d'assister à une erreur. Erreur d'avoir fait ce film, erreur de bureaucratie et on se demande pourquoi un type pareil va croupir toute sa vie en prison.

Tom Clancy - Les Dents du Tigre

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Clancy n'est pas un auteur de génie mais il est agréable à lire, il s'arrange pour que son monde fictif ressemble au nôtre à grand coups de noms de marques connues et d'événements crédibles. Ses personnages sont tous des clichés, des archétypes sans vie. Héros ou vilains. Certes il y a suffisamment de géopolitique pour rajouter un peu de crédibilité, certes il y a un peu de vrai dans tout ça. Mais voilà nous n'avons pas ici la tension et l'action que l'on peut retrouver dans d'autres de ses livres, nous avons au final un bouquin patriotique qui manque un peu le coche. Bouquin de gare quoi, grand public, matériel de film pas trop complexe. Dormez bien bonnes gens.

Friday, December 9, 2011

Jacques Bertin - Menace

Une chanson terrible, à mes yeux, prophétique.

Translated to English here.


Paroles non officielles:

Dans un bureau conditionné peut-être il y'aura eu
une défaillance dans le calcul du compte des denrées
ou une maladie balancée dans la chaîne alimentaire
par un comptable sans pouvoir.

Il suffira d'une avarie presque minime ou que se casse
une extrêmement flexible tige ou un miroir.
Il suffira d'un signe dans le ciel, un oiseau immobile
ou trois fois rien de différent dans l'intime de l'air.

Ce sera vers midi, il se fera un grand silence
et tout de suite on entendra un cri de femme long
comme sortis d'une voiture accidentée dans un décor de pluie.
On vous aura annoncé votre mort à la télévision.

Il sera aussitôt et simplement trop tard,
trop tard pour tout, pour la colère et pour le cri,
trop tard pour la fuite et trop tard pour la révolte,
trop tard pour le dernier bateau et pour la lutte et pour la vie.

La lumière s'éteints partout, les téléphones sonnent.
Il souffle un joli vent vénéneux dans les hôpitaux déserts.
Vous vous trouvez atteints par grappes et vous mourrez.
Une réaction incontrôlable propage un gaz dans le ciel vert.

La misère lève son mufle vous vous jetez sur les routes.
Pour la grande scène de l'exode qui cette fois finira mal.
Il n'y a plus de refuge au bout de la route, plus de route,
plus de sens de la marche, plus de marche à suivre, plus de sens.

Ah vous allez de plus en plus vite certainement
à Lyon ou à New York dans de grand avions impassibles
que lancent depuis des chapelles aseptiques des voies fabriquées.
La misère vous la visitez en club dans des pays exotiques.

Dans les appartements bourgeois qui ont l'allure des scènes de théâtres
où tout passe par le filtre du velours et de la convention.
On manie l'argenterie, le mot d'esprit, le capital,
et le concept et surtout sans jamais presque hausser le ton.

La bourgeoisie régnant papier crépon sur son royaume.
Sûre d'elle-même de sa technologie, de ses oreilles de coton
On ne sait pas trop où l'on va mais qu'importe
quand on accroche sur le rôle on improvise et à dieu vat!

Les mots sont vides que vous récitez. Le théâtre
donne dans les gréements sur le ciel par en haut.
C'est une sorte de bateau fantôme qui a dans ses cales
quelques petits milliards de nègres qui ont peur.

Monde factice. O monde sans raison monde fragile!
O qui vit follement de sa fragilité!
Qui trouve dans sa fuite un certain relatif équilibre
et l'abîme comme un ventre attire les fous qui vont s'y damner.

Monde captif. O monde sans amour monde fragile!
Brave gens qui vous êtes laissez draîner.
Je veux répandre la terreur comme une marée patiente.
Il reste peu de temps pour sauver le monde et vous sauver.

Il reste peu de temps pour la sainte colère.
Je vous vois comme un cheval aux jambes brisées,
les yeux fous, qui cherche à se lever, qui cherche une aide
dans le ciel vide, autour de lui qui tourne et dans sa tête empalée.

Peuple Ah vous ne croyez plus beaucoup à l'amour ni à l'insolence.
Si je dis peuple pourquoi derrière vous vous vous tournez?
Quel est celui que par ce vocable suranné je désigne?
La révolte vous semble affaire de maniaques ou d'enfants gâtés,

mais il y'a comme une sale maladie dans la joie,
comme une crise de confiance en la qualité de l'eau du robinet.
Peut-être que les fruits du coeur sont traités il y'aura toujours un doute.
Tout d'un coup le soupçon s'installe et vous voilà parcouru par la frousse.

Terreur je veux, Terreur je veux répandre,
comme un apport de sang dans l'organisme fatigué.
Guerre sainte partout on vous avait confié des armes
Qu'en avez vous fait? Souvenez-vous, qu'en avez fait?

Dites qu'avez vous fait de la parole qui est une braise ardente?
On la prends à pleine main. On porte le feu.
Dans les terres épuisées, dans les mauvaises blessures,
dans les mauvais sommeils ou sur les yeux des gens qu'on veut aimer.

Je vais porter la guerre dans les journaux chez le vieil humanisme,
las, qui s'avachit dans l'eau stagnante des chroniques et des marais.
Des petits féodaux, le parapet vous n'y passez surtout jamais la tête
On trahit gentiment derrière les sacs du courrier des lecteurs entassés.

Il nous faut des porteur de paroles avec des chenilles d'acier dans la tête
pour conduire dans les vallées ce peuple hagard de jeunes gens.
Dieu les protège et Dieu les guide et Dieu les aime
Ils ont foyé le vieux monde corrompu d'un buisson brûlant.

Parole, pour porter des coups parce qu'il est grand temps, parole.
La vérité, la vérité comme si la vie en dépendait.
Parole, pour ouvrir un territoire avec des blessures fertiles.
O parole! Avant que ne s'avance la saison.

Demain, il y'a un virus fabriqué par hasard.
Des bateaux qui n'arrivent plus.
Une ampoule qui claque à la régie finale.
Une bombe de trop dans le magma central.

Je vous dis qu'il est temps.
Ce monde est dans ce carnet qu'on referme.
D'un geste las et qu'on écrase comme un coeur.
Regardez s'envoler votre dernier bel avion magnifique.

Il s'en va errer dans la banlieue des "pourquoi comment".
Ce monde on l'oubliera dites-vous bien très vite.
Comme dans un éphéméride un chiffre parmi cent.
Ce monde n'est déjà rien de plus qu'un graphisme misérable.

Dans quoi l'oeil et la raison cherchent ce qu'on pouvait y trouver.
Maintenant que le livre se ferme sentez ce vide capital.
Le ciel est désert. La terre bruit de cri désaccordés.
Que se lèvent ici ceux qui ont de l'esprit pionnier dans la tête.
Il va falloir dès ce soir tout recommencer.

Dominique A - L'Horizon


Translated to English here.


«Nous n’irons pas plus loin», te dit le capitaine
Trop d’obstacles aujourd’hui pour gagner l’horizon
Des baleines épuisées gémissent sur la grève
Leur sang couvre des bouches comme autant d’hameçons

Comme autant de collines occultant l’horizon
De crêtes insensibles à l’adagio des plaines
« Je suis vraiment navré », te dit le capitaine
Et tu sens qu’il dit vrai et qu’il a le cœur bon.

Dès lors la bouche vermeille d’une femme au harpon
Qui entre dans tes murs et saigne les baleines
Te fait des mois durant dédaigner l’horizon
Et lorsque tu le croises snober le capitaine.

Quand tu rentres chez toi, tu te dis qu’il fait bon
Le mensonge est partout infiltré dans tes veines
Tant tu aimes goûter au sang de la baleine
Qui déborde des lèvres de la femme au harpon.

Mais un jour sur ta manche tire le capitaine
Les yeux exorbités, il te dit : « Repartons ».
Il est temps de sortir du sommeil des reines
Car nul ne vous attend autant que l’horizon.

C’est Lob Nor qui t’espère, l’Inlandsis qui t’appelle
La Sierra Nevada qui la nuit crie ton nom
Et c’est la Grande Bleue qui rehausse le ciel
Chacun d’eux te réclame et t’offre l’horizon

Mais celui-ci t’échappe, stoppé dans son élan
Par des sommets hargneux, des vallées encaissées,
Des villes au cœur de pierre aux formes insensées
Vois, la barbe te pousse et ton pas se fait lent.

Et tu entends au loin les plaintes des baleines
Qui avant de finir sur la grève ont sans doute
Connu cet horizon dont seul le capitaine
Espère encore pour deux que tu croises la route.

Mais un jour au silence qui monte aux alentours
Comme tes yeux se décollent, tu sais qu’on t’a laissé
Seul avec ton vieux rêve dont l’ombre est un vautour
Qui dessous tes haillons sent la chair s’assécher

Et comme en de lents cercles, il va pour t’entreprendre
Le décor s’aplanit, les courbes se défont
Tout se dégage, oui, sans doute las de t’attendre
C’est lui qui vient à toi ; il est là : l’horizon.

First try of a translation in English:
"We won't go any further" the captain tells you.
Too many obsticles today to reach the horizon
Exhausted whales moan on the strand
Their blood covers mouths like as many hooks

Like as many hills blocking out the horizon
from unsensitive crests to plains adagio
"I'm really sorry" the captain tells you
And you feel he talk true and he has a good heart

Since then the ruby-red mouth of a woman with an harpoon
Who enters inside your walls and bleeds the whales
makes you for month disdain the horizon
and when you meet him, look down on the captain.

When you go home, you tell yourself you feel fine
The lie is everywhere infiltrated in your veins
as you like tasting the blood of the whale so much
that is brimming over the lips of the woman with an harpoon

But one day on your sleeve pulls the captain
Eyes protruding, he tells you: "let's leave".
It's time to get out of the queen's sleep.
Because noone awaits you as much as the horizon.

It's Lop Nur that is hoping for you, The Inlandsis that is calling for you
The Sierra Nevada shouting your name at night
And that's the Big Blue that enhances the sky
Each one of them asking for you and offering you the horizon

But that one escapes you, stopped in its momentum
through aggressive tops, deep valleys
stone hearted cities with extravagant shapes
See, the beard is growing on you and your pace is slowing down

And you hear afar the moans of the whales
who before ending on the strand have probably
known this Horizon about which only the captain
still hopes for both of you that you cross the path

But one day about the silence raising in the vicinity
As your eyes come unstuck, you know that you have been left out
Alone with your old dream whose shadow is a vulture
that under your rags smells the flesh drying up

And as in slow circles, he comes to engage you
the scenery flattens, the curves come apart
Everything frees itself, yes, weary of waiting for you no doubt
it's it coming to you; it is there: the horizon

Wednesday, December 7, 2011

Drive


I usually don't post much about movies, firstly because there are much more crappy ones than good ones and secondly because there is little point in posting about what everyone likes already (or knows about).
However there was a few movies I did like (Crows Zero, 13 Assassins, Super 8,...) I feel like Drive deserves a little post.

First and foremost because it makes me think of Monsters. Not only in the atmosphear of the movie but also because the Title has not much to do with the movie. "Monsters" is not a monster movie and when you see Drive trailer you expect some action car chase movies well it's not. Of course there is a little bit of that (just like in Monsters we do see Monsters once in a while) but it's all about people and atmosphear.

I don't especially like the scenario but it's no big deal, I like the realism of what is conveyed by the movie. One another good point about Drive is the music. It fits.