Monday, December 14, 2009

Jacques Bertin - Colline


Translated to English here.

C'était juste pendant les très grandes chaleurs cette année là où nous cherchions à nouveau un logement.
En attendant nous étions chez une amie qui était belle mais nous ne faisions pas l'amour et sans doute c'était à cause du temps
Ou c'était que nous n'étions pas chez nous et tu t'étonnais de cela.
Mais je savais que l'homme est une mécanique plus fragile
Que les appareils compliqués qu'on voit dans les musées silencieux et qui oscillent sans un bruit et sont mystérieusement utiles.

Tu venais juste de reprendre le travail et tu avais du mal.
Nous étions de passage chez Colline qui était belle.
Parfois nous la surprenions nue et nous la regardions
avec amour dans son sommeil et tout trois nous nous aimions bien.
Mais nous ne faisions pas l'amour et par timidité peut-être
parce que cela aurait remis en route quelque part une de ces machines éteintes.
Pourtant nous nous aimions, les choses sont si simples et ces machines qu'on dérèglent pour un rien sont sans complication.

Je ne sais Oh je ne sais pourquoi j'écris tout cela.
Pour tendre un filet à travers ma vie qui m'entraine.
Il faisait dans l'appartement une chaleur, on ne respirait plus, nous étions dans une parenthèse élevée d'un immeuble de notre vie.

Un jour, je me dis, que peut-être nous aurons enfin une maison, je ne comprends pas ces gens qui peuvent s'installer n'importe où, quand je cherche inlassablement avec la tête fermée que tu connais l'endroit où je retrouverai mon enfance.

Sur la pointe de l'île entre les deux bras et les années qui passent je les verrai venir et se mêler à mon passé, comme dans les tourbillons de la Loire, l'eau et ensuite l'eau paraisseusement va mourir dans les sables.

Crois-tu qu'un jour nous aurons réellement une maison?
Avec une bonne amie et nous saurons avoir la force de nous aimer.
Nous l'aimerons sans peur, souviens-t-en, ce sera bien plus beau et plus pur qu'un couple même comme nous deux.

Ce sera comme une prairie dans la partie ombragée de l'été, vers le soir.
Tu n'auras pas peur de l'orage et ni surtout de toi même.
Dans l'herbe on aura disposé ces machines inutiles des musées avec des balanciers, des contrepoids, des rouages de cuivre, des roulements.

Et il y flottera une de ces chansons mélodiques que chantaient nos parents, Ô dis, crois-tu que nous serons capable de cette fête, souviens-t-en.

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