Eugène Sue a écrit un roman d'aventures maritimes en trois parties, chacune basée autour d'un personnage principal mais toutes reprenant celui d'Atar-Gull cet esclave "exceptionnel". On a donc deux parties en pleine mer et l'on sent l'expérience de l'auteur en la matière. J'ai vraiment apprécié les détails maritimes, certaines tournures sont un peu alambiquées car Sue couvre ses arrières et prends clairement ses distances de ce que disent ses personnages pour éviter toute éventuelle poursuite (le livre ayant été écrit en 1831). La troisième partie n'est qu'une longue conclusion.
Je ne sais trop que penser de cette lecture, certes j'ai voyagé dans un monde qui n'existe plus et qui est crédible mais tout est écrit un peu trop naïvement. L'histoire n'a au final pas d'importance, les personnages eux en ont. Le point intéressant soulevé par le roman vient surtout du pirate sanguinaire qui la nuit sous les effets de l'opium rêve d'un monde où tout est beau et lui se retrouve dans le rôle du héro qui fait des cauchemards (la réalité). Et l'on se demande au final qu'en est-il d'un homme qui cauchemarde sa vie, rêve sa bonté et au final passe plus de temps à voir des choses fantastiques en rêve que n'importe quel autre homme normal. Que devient un homme qui est bon la nuit et horrible le jour si sa perception de la réalité est inversée. Un être exceptionnel comme dit Sue (sans être bon pour autant).
"...ce vieux Grec...prophétisant l'avenir de cette nation, qui fut toujours un moyen ou un prétexte dans les mains des puissances européennes."
"Hélas ! Chaque heure dans la société ouvre un tombeau et fait couler une larme." (Chateaubriand)
"Les oiseaux les plus doux ne nichent qu'avec une compagne, l'aigle prend seul son essor, la mouette et les corbeaux se réunissent en troupes sur les cadavres comme font les mortels." (Byron. "Don Juan")
"Rien n'est vrai, rien n'est faux. Tout est songe et mensonge." (De Lamartine "Harmonies")
Bit of everything, songs & lyrics, book reviews & thoughts I keep to myself and won't write on here
Friday, May 23, 2014
Wednesday, May 14, 2014
Jean-François Parot - L'homme au ventre de plomb
Voici une autre enquête de Nicolas le Floch, jeune inspecteur prometteur à Paris durant le règne de Louis XV. Le contexte historique est très plaisant, l'écriture légère et agréable (malgré quelques coquilles et répétitions ici et là), l'auteur connaît bien son sujet. Malgré tout je suis un peu déçu par cette enquête qui use un peu trop des coups du sort et manque parfois de profondeur. De plus, avec un titre si tapageur on se serait attendu à ce que le livre utilise plus ce fait extraordinaire ou en fasse une partie plus centrale de l'intrigue. L'utilisation de certains gadgets rendent aussi parfois les personnages un peu ridicules mais au final on apprécie de se plonger dans les effluves de l'époque. Mention spéciale aux mets si bien décrits qui donnent l'eau à la bouche. Bref si, malgré une enquête en demi teinte, je compte bien suivre d'autres aventures de Mr Le Floch, ne fut-ce que pour le bon dans le passé.
"Le devoir des juges est de rendre la justice; leur métier, de la différer. Quelques-uns savent leur devoir et font leur métier!"
"Le devoir des juges est de rendre la justice; leur métier, de la différer. Quelques-uns savent leur devoir et font leur métier!"
Tuesday, April 29, 2014
Pierre Magnan - L'aube insolite
Magnan nous amène dans les montagnes pendant la guerre. Une préface si longue qu'on croit le livre commencé, un rappel à sa vie vécue, des évènements réels que l'on sent tout au long du livre. Fortement ancré dans la réalité du quotidien, des gens. On respire la nature, la montagne et on plonge dans cette tranquillité de petit village. La guerre si loin et si proche à la fois, la résistance parce qu'on est homme après tout, l'amour irraisonnable et naufrageur. Bref tout est réuni pour faire boire les pages au lecteur. Un livre touchant, profond et simple. Un livre de vie, d'espoir où la religion côtoie la raison. On sent l'humour de Magnan poindre timidement même s'il n'a pas encore la maturité des futurs livres et si parfois on se perds dans tout ces noms de villageois on a une profonde affection pour eux.
Bref un régal de simplicité et de calme.
Saturday, April 26, 2014
Jacques Bertin - Matin
Paroles non officielles
Translated to English here
Matin où vont des jeunes filles en retard
Filets levés, filets séchant des amoureuses
Matin, naissent dans le secret les cuivres forts dessous les formes et jusqu’au fruit le soir du jour saignant
Matin, la cigarette blanche et fine dans les doigts la vie redonnée
Redonnée
Matin, sur le dos de la main posée, la mandarine et toutes choses que je crois
Matin, la résurgence des paroles souterraines, une douleur sereine et le rachat
De toutes les paroles par la pierre
Tuesday, April 8, 2014
René Frégni - Sous la ville rouge
Un concentré de rage, de révolte, de passion et de solitude en un seul personnage qui déambule dans le quotidien de Marseille. Puissant et anecdotique à la fois, cette rage d'écrire fascine. Le livre est court mais prenant, touchant. Frégni offre la fluidité des mots dans un monde intime. On aimerait en avoir plus.
"Quand tu t'appelles Patrick que t'as l'accent ch'ti et que tu prends quinze ans c'est que tu ne tournes pas rond."
"Quand tu t'appelles Patrick que t'as l'accent ch'ti et que tu prends quinze ans c'est que tu ne tournes pas rond."
Thursday, April 3, 2014
René Frégni - La Fiancée des corbeaux
Un petit livre sous forme de journal qui pourrait être totalement anecdotique mais touche en fait tellement de sujets. On apprends, on voyage, on respire. La plume de Frégni est légère, presque sournoise comme elle vous mène d'un chemin à un autre. Que l'auteur parle du temps ou de ses lectures on voyage. Qu'il parle de son voyeurisme rêveur ou de la relation avec sa fille on sourit à ses propres envies, ses propres tares et manque. C'est un livre humain, de l'instant qui dure. Et somme toute un livre qui contemple, j'aimerais moi aussi m'assoir à une terrasse de café différente chaque jour. Douce lecture.
"Il y a cent ans que je fais le marin sauvage sur tous les chemins. Il n'y a plus rien dans les hameaux et dans les plaines."
"Plus qu'aux autres, on se ment à soi-même. Papa lui mentait au monde entier, il lui faisait des promesses."
"Il y a cent ans que je fais le marin sauvage sur tous les chemins. Il n'y a plus rien dans les hameaux et dans les plaines."
"Plus qu'aux autres, on se ment à soi-même. Papa lui mentait au monde entier, il lui faisait des promesses."
Thursday, March 27, 2014
Ian C. Esslemont - Return of the Crimson Guard
Same world as Erikson's, the Malazan empire/world. Esslemont proves with this book that he can keep up with his friend/co-author. In a way he is even better at writing, it's more fluid, better structured, more agreable a read but the counterpart is that it's slightly less deep, complicated and thus surprising.
Here as well the deus ex machina are aplenty, a bit too much even, a bit too easy to solve some situations, oh I'm done with this character here instead of letting him go I'll teleport him at the other side of the world for that big battle here. No point really, the inability to let go is annoying. But the book is a good read, very enjoyable and aside of a few characters whose names are too much alike "coots, cowl, cools, etc..." you really get to like some characters (or dislike some others). However like Erikson's the characters tend to not change course during their adventures. They are Tools. But the malazan books have never been character centered, hero centered maybe but not characters.
I'm actually looking more forward to the next book by Esslemont than by Erikson right now, for some reason I still believe he can surprise the reader even if I don't think he'll be able to reach as deep emotionaly as Erikson already did. I also enjoyed the return to the more gritty warfare of the first books, some répétitions in the battles but overall quite a nice read.
"- I blame the drink, sir.
- You wouldn't have any of it left, would you?
- Used it to poison the enemy, sir
- And a sad waste it was too
- The bottle got a promotion out of it though, sir"
Here as well the deus ex machina are aplenty, a bit too much even, a bit too easy to solve some situations, oh I'm done with this character here instead of letting him go I'll teleport him at the other side of the world for that big battle here. No point really, the inability to let go is annoying. But the book is a good read, very enjoyable and aside of a few characters whose names are too much alike "coots, cowl, cools, etc..." you really get to like some characters (or dislike some others). However like Erikson's the characters tend to not change course during their adventures. They are Tools. But the malazan books have never been character centered, hero centered maybe but not characters.
I'm actually looking more forward to the next book by Esslemont than by Erikson right now, for some reason I still believe he can surprise the reader even if I don't think he'll be able to reach as deep emotionaly as Erikson already did. I also enjoyed the return to the more gritty warfare of the first books, some répétitions in the battles but overall quite a nice read.
"- I blame the drink, sir.
- You wouldn't have any of it left, would you?
- Used it to poison the enemy, sir
- And a sad waste it was too
- The bottle got a promotion out of it though, sir"
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