Friday, November 26, 2010

Monsters (2010)



Quel titre horrible, mal choisis pour un film qui mériterait bien mieux.
Ce n'est PAS un film d'horreur, à peine de science fiction (fiction serait un terme plus juste) encore moins un film d'action. Même si l'ambiance et le grain du film fait penser à des titres plus récents tels que District 9 (qui n'était au final qu'un film d'action moyen) ou Cloverfield (déjà plus intéressant même si plus axé catastrophe) Monsters n'a pas grand chose à voir avec ces blockbusters.
Premièrement ce que je retire du film c'est l'ambiance, l'atmosphère, le réalisme (le fait que beaucoup d'acteurs/figurants ne sont pas des acteurs joue). Que font les hommes en un temps où ils sont prisonniers, malmenés par la vie? Ils continuent à vivre. Une zone en quarantaine remplie de créature "alien" voilà tout ce qui se rapporte au titre, le film lui n'utilise cela que comme un décor. Ce qu'on suit c'est surtout le voyage que font deux personnes à travers cette période, ce décor. Et là le film prends tout un sens, humain d'abord, comment les gens se résignent ou non, la survie, la mort mais aussi poétique parfois avec des certaines scènes qui touchent et qui font penser que le réalisateur a pris le temps de raconter une histoire. Bref j'ai aimé, beaucoup même, l'ambiance de ce film, l'histoire qui m'était contée et je regrette qu'avec un titre pareil beaucoup seront déçu parce qu'ils attendront autre chose alors qu'il y'a quand même des choses à voir/trouver ici. A apprécier comme si demain tout pouvait basculer. edit: bizarrement après vision du blu ray il semblerait que le filtre flou de certaines scènes à disparu, enlevant ainsi beaucoup du charme du film qui devient alors une simple histoire un peu banale

René Fallet - L'amour baroque



Je termine la trilogie de Régis Férier (les principaux livres de la veine whiskey) par le début. ça arrive. Je continue à préférer le troisième (l'Angevine) qui me semble le plus abouti. Ici Régis Ferrier (ou René Fallet si vous voulez) est encore jeune dans la douleur, dans le déchirement, le début du livre est d'ailleurs presque enjoué par les souvenirs. RF (appelons le donc ainsi) en fait des tonnes mais pas de trop, il fonce à l'assaut sans cesse que ce soit de l'amour, de l'humour ou de la souffrance. Ses jeux de mots virevoltent, certains font mouche d'autres sont insignifiants, ratés mais il est fait ainsi. Séducteur involontaire il met tout ses espoirs dans la femme, celle qui veut être femme, celle qu'il fait femme et est souvent déçu de les voir humaines, hésitantes, mères ou amantes là où il les voudrait saintes de l'amour, vénérées et offertes qu'à ceux qui les méritent. Déçu il est et le restera donc toute sa vie. Car ces livres parlent bien de la descente aux enfers, une sorte de testament d'une histoire vécue ou à peine vécue qui aurait pu être (avec de hautes branches). Bref touchant souvent, amusant parfois, la veine whiskey de l'auteur touche et RF mérite le respect dû aux combatants tombés au combat tout en sachant qu'il est reparti à l'assaut encore et encore jusqu'à la fin.
Un livre pour ceux qui ne sont pas totalement naïfs, bebêtes au point de trouver la vie belle comme dit l'auteur.

Tuesday, November 16, 2010

L'heure trouble - Johan Theorin


Mouarf...de temps à autre un roman policier pourquoi pas mais s'il pouvait dépasser le statut de roman de gare ça ne ferait pas de mal. On est vraiment face à l'archétype de l'enquête menée par des gens qui n'y connaissent rien pour donner envie à tout un chacun de jouer son petit détective privé. Sauf qu'ici en plus de ne pas être crédible on se retrouve à une enquête plate, une construction de roman tellement claire qu'il n'y a pas de surprise et à vrai dire assez inintéressante de toute façon. Pourtant le début du livre laissait présager un minimum d'intérêt, la disparition d'un enfant dans la brume, un homme à moitié fou/violent qui le rencontre, une mère des années plus tard dépressive hantée par l'événement. Seulement voilà les personnages ne sont pas fouillés, ne se parlent pas où peu histoire de sauvegarder le peu de suspence du au manque d'imagination de l'auteur. La traduction est correcte sans relever le niveau du livre (on ne peut pas trop en demander non plus). Bref c'est mauvais mais ça se laisse lire, briser la glace en cas d'ennui profond.

Thursday, November 4, 2010

L'armée du Crime


(je préfère illustrer cette petite critique par la chanson d'Aragon chantée ici par Monique Morelli (mais aussi chantée par J. Bertin, L. Ferré,...)

Difficile de critiquer un film qui a déjà le mérite d'exister. (je n'ai pas vu le précédent). Premièrement les acteurs principaux sont très bons (Robinson Stévenin particulièrement), les secondaires beaucoup moins et je dirais que les figurants sont un peu misérables mais bon... Le film prends quelques libertés historiques, soit, c'est un film. Il se laisse voir, un peu longuet sans que ça en devienne gênant. Il y'a cependant quelque chose qui me gêne énormément c'est que Paris ne parait pas en guerre, il aurait suffit de quelques détails (sacs de sables, adhésif sur les vitres, pas de parre terre de fleurs,...) pour que ce soit plus crédible. Détail vous dites? Hélas non car ce simple fait rends l'action des partisans suspectes, leur enlève une partie de leur raison de résister et rejoint alors plus le titre du film "L'armée du crime". En plus du caractère impulsif de marcel raymon on pourrait presque y croire que s'en sont des criminels si on ne connaissait pas un peu leur histoire. Je trouve ça dommage, pire dommageable.
Reste qu'il est bien que la mémoire de ces 23 soit rappellées, ravivée eux qui ont aidé à ce qu'aujourd'hui l'on "demeure dans la beauté des choses".

Pierre Magnan - Laure du bout du monde


Que dire de ce livre qui ne nous raconte pas vraiment une histoire. Déjà qu'il sent bon. Un petit village perdu des années 50, même pas un village, une ferme. Une enfant, Laure, non voulue qui n'aurait pas dû survivre mais qui le fait et dont on suit le cheminement de malheur en bonheurs refusés mais qu'elle cueille quand même. Son chemin aurait pu être pire mais on ressent la perte d'une enfance, les coups qui font trébucher l'innocence. Mais Magnan parle surtout du pays, de la nature des hommes qui y vivent. Un temps qui n'est plus et qui vit à travers le livre. Touchant sans être larmoyant, simple parce qu'au final c'est comme ça que c'était.
Une lecture rapide, agréable et dont le parfum reste.